Création : méthode peigne

Présentation générale
La méthode du peigne est un bon compromis entre la rapidité de finalisation des dreadlocks et leur aspect qui n’est ni trop roots (naturel), ni trop clean (parfait). Ceci en fait l’une des plus utilisée pour la création d’une ou plusieurs locks. De nombreuses personnes finalisent cette méthode en enduisant leur toutes nouvelles dreadlocks de wax (cire coiffante), ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose pour aider à fixer le travail effectué, mais lorsqu’il y a (beaucoup) trop de produit cela devient un inconvénient de taille et peut vous faire ressembler plus à une Himba qu’à un dreadeux.
La minute culturelle
Les Hamars et les Himbas sont deux peuples d’Afrique, vivant respectivement en Ethiopie et en Namibie. Dans leurs cultures, les dreadlocks sont réservées exclusivement aux femmes. Les hommes portent les cheveux très courts, ou des tresses.
Chez les Hamars, la beauté esthétique est très importante. Outre les multiples colliers et bracelets, les femmes arborent des locks très fines dont le nombre dépasse très souvent la centaine, et qu’elles enduisent d’un mélange de beurre et d’ocre rouge.
Chez les Himbas, la coiffure a un rôle social. Les dreads sont réservées aux femmes adultes et sont la plupart du temps assez grosses. Elles les enduisent d’un mélange de graisse animale et de poudre d’Hématite, une roche minérale de couleur rouge, ainsi que tout leur corps pour se protéger de la chaleur et des insectes.
(Des femmes Harmars [à gauche] et Himbas [à droite])
Avant de commencer :
– Pour quelle longueur de cheveux cette méthode est-elle adaptée ?
Il faut avoir au minimum une longueur d’environ 15 centimètres. La méthode est faisable avec un peu moins de longueur mais il vaut mieux avoir de la matière à emmêler pour bien resserrer les nœuds. Et il n’y a aucune limite de longueur maximale.
– Est-ce que la longueur rétrécit avec les dreadlocks ?
Oui, on perd généralement entre 30 et 50% de la longueur initiale. Cela dépend de la nature des cheveux, de l’aspect des dreadlocks souhaitées et des pointes en pinceaux ou rondes. Bien sûr il y a des exceptions et on peut perdre moins de 30% parfois, mais c’est rare et imprévisible.
– Pour quelle nature de cheveux cette méthode est-elle adaptée ?
Absolument toutes. Les cheveux caucasiens, asiatiques et métis pourront bien se diviser et s’emmêler aux racines; par contre les cheveux très crépus africains auront peut-être un peu de mal à se diviser et se crêper facilement sans forcer, donc attention à ne pas casser les cheveux. Ils auront tout de même l’avantage de beaucoup mieux tenir une fois les nœuds en place.
– Comment bien préparer les cheveux avant de débuter cette méthode ?
Généralement, il y a juste à bien laver les cheveux sans aucune autre indication, car des cheveux propres s’emmêleront beaucoup mieux que des cheveux gras. Si vous désirez assécher un peu votre chevelure pour la rendre encore plus apte à créer des nœuds, alors je vous conseille de laver vos cheveux durant 1 à 2 semaines au savon naturel. Attention tout de même, cela peut aussi les fragiliser et ils pourraient casser durant le processus. Prudence !
– Quel est le matériel nécessaire pour cette méthode ?
Bien que la technique est simple d’accès, je vous conseille de vous équiper d’un (ou plusieurs) assistant pour vous aider dans cette méthode, surtout pour l’arrière du crâne.
Si vous souhaitez faire un quadrillage préalable, prévoyez des petits élastiques pour cheveux afin de séparer les mèches et les maintenir. Pour cela, il vous faudra un objet pour séparer les cheveux donc un peigne ou juste un pic (un crochet, un stylo, une baguette chinoise… faites preuve d’imagination eheh), et enfin des pinces à cheveux pour tenir le reste de la masse capillaire pendant que vous mettez en place les élastiques.
Et évidemment, cette méthode porte bien son nom et vous aurez donc besoin d’un peigne ! Pas un peigne classique, mais un peigne fin avec des dents très rapprochées. Je vous conseille aussi de prendre un peigne en métal et non en plastique, par rapport à la solidité de l’outil et éviter de se retrouver avec un peigne ayant perdu la moitié de ses dents au milieu de la séance de dreadage.
Si vous utilisez des produits durant cette méthode, prévoyez un sèche-cheveux pour la fin.
La méthode expliquée étape par étape :
Première étape : Le quadrillage
Etape très importante à mes yeux, même si vous ne souhaitez pas avoir un damier géométrique sur le crâne, le quadrillage permet de ne pas laisser de côté une mèche de cheveux plus ou moins grosse dont on ne saurait quoi faire au final.
Armez vous de vos petits élastiques pour cheveux, d’un objet pour séparer les cheveux aux racines et de pinces pour tenir la masse capillaire en place. La technique est de séparer des mèches de cheveux en formant des racines carrées ou rondes (ou presque). Il faut surtout éviter de faire des racines trop rectangulaires car les dreads appartenant à ces racines auront bien plus de risque de devenir plates par la suite.
Commencez par la nuque. Tracez un trait horizontal pour séparer une première ligne de cheveux tout en bas, attachez le reste des cheveux pour ne pas être gêné, et égalisez petit à petit votre première ligne jusqu’à obtenir un résultat assez homogène. Ensuite, divisez chaque racine à la verticale afin d’obtenir, comme je le disais précédemment, des racines carrées ou rondes puis mettez un élastique à chaque fois en faisant 2 à 3 trois tours avec.
Reprenez la même technique pour faire deux ou trois lignes supplémentaires et vous aurez fini de quadriller l’arrière de la tête normalement.
Pour le reste du crâne, il est préférable de diviser la masse capillaire en deux à partir du milieu, donc comme si vous souhaitiez faire une raie bien droite au milieu, en partant du front jusqu’à l’arrière que vous avez déjà quadrillé.
Puis recommencer toujours la même technique en partant des oreilles et en remontant jusqu’à arriver au sommet de la tête. Et vous avez fini le quadrillage !
Quelques astuces et informations en bonus :
– Si vous ne souhaitez pas un quadrillage trop uniforme, vous pouvez décaler les racines d’un demi-carré à chaque ligne afin quelles soient en quinconce.
– Si vous ne souhaitez pas une raie au milieu, vous pouvez faire la même chose sur le sommet du crâne, ce qui aura pour effet d’avoir certaines racines en plein milieu.
– Si vous voulez un rendu final des dreadlocks très naturel, vous pouvez vous amuser à faire des racines plus ou moins grosses selon les endroits. Vous aurez alors des dreads de diamètres différents.
Seconde étape : Création de la première dread
Vous êtes maintenant prêt à attaquer votre première dreadlocks. Il y a d’ailleurs une tradition chez les dreadeux qui veut que vous donniez un nom à la toute première dread créée sur votre tête… réfléchissez bien, vous avez trouvé ? alors c’est parti !
Prenez une mèche de cheveux (au hasard ou celle que vous souhaitez), puis retirez l’élastique qui se trouve à la racine si vous avez effectué un quadrillage.
La technique consiste à peigner la mèche de cheveux à l’envers, c’est-à-dire de la pointe vers la racine. Si vous faites le geste assez rapidement, vous remarquerez que cela créé des nœuds. Pensez à bien aller jusqu’à la racine pour emmêler les cheveux proche du crâne.
Lorsqu’une bonne masse de nœuds est présente, posez quelques instants votre peigne pour les resserrer. Pour se faire, diviser la pointe de la dread en deux mèches, chacune dans une main puis tirez légèrement dessus de façon à ce que vos mains aillent dans des directions opposées, donc la main gauche vers la gauche et la main droite vers la droite. Cela à pour effet de faire glisser les nœuds jusqu’à la racine.
Vous pouvez aussi les rouler entre les paumes de vos mains pour leur donner une forme cylindrique et ainsi avoir un début de dreadlocks. Et reprenez en main votre peigne pour continuer le reste de la dread toujours avec la même méthode, jusqu’à sa pointe.
Veillez à bien serrer les nœuds surtout, plus ils seront compactes et moins il y aura de problème par la suite comme des bosses qui peuvent apparaître ou même des locks qui se démêlent en quelques jours. Il ne vous reste plus qu’à répéter l’opération sur les autres mèches de cheveux.
Troisième étape : L’entretien
L’inconvénient principal de cette méthode vient du fait que les dreadlocks restent généralement très fragiles durant les premières semaines. Il faut donc leur apporter une attention particulière et mettre en place un entretien intensif.
Cet entretien est principalement manuel. Veillez à ce que les nœuds ne se desserrent pas, roulez fréquemment vos dreads entre vos paumes à partir de la racine jusqu’à la pointe. Ceci permet de garder les locks bien rondes et de les rendre un peu plus compactes avec le temps.
Bien que ce ne soit pas obligatoire, vous pouvez utiliser de la wax (cire coiffante) afin de fixer les mèches dreadées. Mettez un peu de wax sur votre paume, frottez vos mains puis roulez vos locks une par une pour étaler le produit sur toute la longueur. Attention de ne pas trop en mettre afin d’éviter un effet gras durant plusieurs jours.
En ce qui concerne les lavages, si vous estimez que vos dreadlocks sont assez solides pour passer sous l’eau tout de suite sans se démêler alors vous pouvez les laver grâce à un savon naturel ou un shampoing, de préférence sans démêlant. Si vous avez la chance d’avoir la mer (et en bonus le soleil) à côté de chez vous, alors n’hésitez pas à aller faire une petite baignade, l’eau salée a un effet bénéfique sur les dreads, en asséchant les cheveux et resserrant les nœuds.
Quels sont les avantages et inconvénients de cette méthode ?
Les avantages :
+ Méthode rapide.
+ Matériel réduit.
+ Technique moyennement facile.
Les inconvénients :
– Un assistant est quasiment obligatoire.
– Cheveux mi-longs minimum obligatoire.
– Perte de longueur assez importante en général.
– Gros entretien nécessaire durant les premières semaines.